Cadix

Pour notre premier voyage en Andalousie, nous avions opté pour un diptyque Cadix–Gibraltar. Basés à Marbella, chère à Sean Connery, nous avions planifié notre escapade d’une journée à Cadix dès le deuxième jour de notre séjour.
Après deux heures sur les autoroutes du sud de l’Espagne, nous sommes arrivés dans la région sous un soleil magnifique et des températures très agréables pour un mois d’octobre, pour ce qui reste sans doute à ce jour l’un des plus grands fail bondien…

Avant de rejoindre la ville ayant servi de décor cubain à Die Another Day, nous avons pris la direction de la plage de Camposoto. C’est sur cette route que l’on voit Bond au volant d’une Ford Fairlane, typique des modèles américains recyclés à l’infini par les Cubains. Sur place, nous savions déjà, grâce à un autre voyageur, que la très longue rangée de palmiers avait disparu. Mais une fois sur site, la déception était tout de même bien présente : le lieu n’a plus du tout la même atmosphère, et il est certain que la production n’aurait jamais tourné ici sans les palmiers.

Mal préparé et sans doute un peu frustré, je n’ai pas identifié correctement le bon pont… Il faut dire que cette route de front de mer s’étend sur près de 2 km et qu’une promenade piétonne était en pleine construction/rénovation. Ce sera d’ailleurs le running gag de la journée.
De retour en voiture, nous avons aperçu quelques palmiers un peu plus loin, mais en très mauvais état — sans doute l’explication de leur disparition.

Nous arrivons ensuite, après une dizaine de kilomètres, dans le centre historique de Cadix. Après de longues minutes à tenter de comprendre le paramétrage du parcmètre, nous avons fini par rejoindre à pied l’avenue Campo del Sur, là où Bond arrive à pied dans la capitale cubaine. Deuxième épisode désolant de rénovation urbaine : des grilles, des barrières et des cônes de chantier partout… et encore une série de photos manquées.

Sur place, malgré tout, on reste stupéfait par l’atmosphère sud-américaine de la ville. On comprend parfaitement pourquoi, dès The World Is Not Enough, la production voulait filmer Cuba à Cadix. Le personnage de la Cigar Girl, joué par Maria Grazia Cucinotta — censée être cubaine — est le seul élément resté dans le scénario qui faisait référence à l’île des Caraïbes.

Notre prochaine étape nous conduit sur la trace des cigares cubains, les fameux Delectados : à une dizaine de mètres, nous rejoignons le pied de la Torre del Sagrario, là où Bond rencontre Raoul. Je savais que le lieu n’était pas visitable, donc la déception fut moindre… mais c’est dommage, car la vue depuis le sommet doit être incroyable. La tour appartient à l’église Santa Cruz, la plus ancienne de la ville (1708). On peut toutefois avoir un aperçu de la vue en montant au clocher de la tour de gauche de la cathédrale.

Quelques centaines de mètres plus loin, dans le dédale de la vieille ville, nous arrivons au Mercado Abastos — l’extérieur de l’usine de cigares (l’intérieur ayant été tourné à Londres dans une boutique de vêtements). Un très bon souvenir. Il devait être près de midi et, parmi de nombreux locaux encore occupés à faire leurs courses, nous avons trouvé de la charcuterie et des fruits frais pour déjeuner sur le pouce. Les produits étaient d’excellente qualité et à des prix très abordables. C’est d’ailleurs la première — et la seule — fois où j’ai mangé une orange verte !

La Calle Libertad, qui fait face au marché et où Bond croise une prostituée avant d’entrer dans l’usine, n’a pas changé !

Nous avons ensuite pu profiter de la vieille ville : ruelles étroites, façades ocres, cafés, marchés et églises baroques. Cadix possède vraiment une atmosphère unique, qui donne l’impression de traverser un décor vivant.

Notre promenade nous mène finalement jusqu’au Balneario de Nuestra Señora de la Palma y del Real, posé au milieu de la plage de La Caleta. Le bâtiment, avec son architecture néocoloniale, est immédiatement reconnaissable. Il a servi dans le film d’extérieur pour l’hôtel « El Gran Palacio ».
Sur place, un nouvel épisode de rénovation urbaine m’a empêché de réaliser le plan large que j’espérais. J’ai dû me contorsionner pour obtenir un plan moyen montrant la façade visible à l’écran.

En revanche, sur la plage, j’ai pu m’en donner à cœur joie et réaliser une série de photos convaincantes. Une grande partie de la plage avait été aménagée avec une terrasse pour les besoins du film : c’est là que Bond espionne les patients de la clinique et rencontre Jinx pour la première fois.

C’est le 3 avril 2002 que l’équipe principale débarque à Cadix, en Espagne. Alors que le casting s’attend à un temps clément, la production se heurte à une météo catastrophique : pluie, vent et ciel couvert pendant quatre jours.
Les acteurs tournant sur la plage sont équipés de bouillottes et de peignoirs entre les prises, et Halle Berry devra même patienter encore quelques jours avant de pouvoir tourner sa scène d’introduction, hommage direct à celle d’Ursula Andress.

Sources

• The James Bond Archives – Paul Duncan

• Googlemaps
• https://www.facebook.com/groups/onthetracksof007

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Julien Abauzit (JaBoz)