De retour après cinq jours incroyables en Écosse, notre trajet passait forcément par la très ennuyeuse autoroute A1, où l’état de la chaussée et les pneus abandonnés constituent le seul spectacle palpitant…
Afin de rendre le trajet un peu plus bondien, nous avons fait une halte à la RAF Wittering. Une halte au sens propre : la base se trouve littéralement au bord de l’autoroute !
Koskov passe à l’ouest par les airs – Peterborough (Cambridgeshire)
Fidélité : ? ? ? ? – Accès : Impossible
Située à quelques encablures de la merveilleuse Nene Valley (voir l’article sur la séquence du train dans Octopussy), la RAF Wittering a accueilli le tournage de The Living Daylights pour une séquence très brève : le décollage du Harrier emportant à son bord Georgy Koskov, en direction de l’Angleterre.
La scène est censée se dérouler en Autriche, au sommet d’un gazomètre (voir l’article dédié). Le bâtiment autrichien étant à l’époque entièrement vide, le tournage sur place n’était pas possible — sans parler du caractère militaire de la séquence.
La scène où l’on voit le Harrier T.4A sortir du gazomètre est un superbe plan composite : la transition entre les prises de vues réelles et les effets spéciaux est si réussie qu’on s’y tromperait facilement.
C’est donc dans le Cambridgeshire, sur cette base britannique qui abritait alors l’essentiel des Harrier de la RAF, que la scène a été tournée.
Dans le film, on peut douter que Desmond Llewellyn (Q) ait réellement fait le déplacement : il s’agit très probablement d’un raccord tourné à Pinewood Studios. À l’écran, seuls apparaissent des militaires, et notamment de véritables pilotes de la RAF.
L’appareil visible dans le film est un Harrier T.4A, version biplace d’entraînement du célèbre avion à décollage vertical. Contrairement aux versions de combat monoplaces, le T.4A se distingue par son cockpit en tandem, son nez plus court (sans capteurs) et l’absence d’armement réel. Immatriculé ZB602, l’exemplaire utilisé pour incarner celui de Koskov a été fabriqué en 1983 sous le numéro de série 212034, et livré à la RAF le 18 mai de la même année. Le 16 septembre 2002, l’avion a été revendu à la marine indienne et réimmatriculé IN655.
Aujourd’hui, la base de Wittering est toujours active, et notre présence n’est pas passée inaperçue : la police militaire est rapidement venue s’assurer que nous ne photographions rien d’autre que l’exemplaire GR.7 qui trône devant l’entrée.
Celui-ci, beaucoup plus récent que le T.4A du film, appartient à la seconde génération des Harrier : moteur plus puissant, avionique modernisée et profil plus massif, typique des modèles Harrier II.
Espérer pénétrer dans cette base relève de l’utopie… surtout pour deux Français de passage ! Nous en sommes donc restés là, avant de reprendre la route sur l’interminable A1… direction le Kent.
• The Making Of the the living Daylights – Charles Helfenstein
• Googlemaps
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Hawker_Siddeley_Harrier
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Julien Abauzit (JaBoz)








